Une précision au pixel près : L’art isométrique de David Wildish
David Wildish est un illustrateur et un concepteur UX/UI connu pour ses univers isométriques ludiques et très détaillés, remplis de clins d’œil à la culture pop, de charme rétro et d’une grande précision. Dans cet entretien, il nous fait part de son parcours dans le design, de la manière dont une expérience marquante a façonné sa carrière et des raisons pour lesquelles Affinity fait désormais partie intégrante de son processus créatif.
Parle-nous un peu de ton parcours dans l’industrie créative. Où est-ce que tout a commencé pour toi?
Je m’intéresse à l’art depuis toujours, depuis que je sais tenir un crayon. Mais je me suis lancé tardivement dans le domaine de la création professionnelle. J’avais des problèmes de concentration à l’école, car je voulais toujours passer mes journées à faire de l’art plutôt qu’autre chose. J’ai ensuite été un peu distrait pendant et après mes années d’études par la culture rave du début des années 90.
Mon histoire créative a réellement commencé à l’âge de 25 ans, lorsque j’ai attrapé une méningite grave. Après avoir frôlé la mort, avoir passé un mois à l’hôpital et trois mois en convalescence, tout est soudainement devenu clair. Je savais que je voulais faire quelque chose qui en valait la peine. Pendant cette période de convalescence, je me suis donc concentré à constituer mon portfolio et j’ai commencé à postuler pour des emplois.
L’opportunité s’est présentée lorsqu’une agence de design de Bath m’a donné mon premier emploi, qui consistait à concevoir des annonces de recrutement. Cela peut sembler banal aujourd’hui, mais à l’époque, c’était un rêve qui se réalisait. Ça n’a pas duré longtemps, car l’entreprise a perdu un client important et a fait faillite, mais ça m’a ouvert des portes et m’a permis d’acquérir une expérience précieuse, dont je suis toujours très reconnaissant.
Comment ta carrière a-t-elle évolué?
Après ce premier emploi heureux à Bath, j’ai acquis une expérience variée, notamment en travaillant pour le Early Learning Centre, où je me suis concentrée sur le design d’emballage. J’ai ensuite rejoint le secteur de l’édition, où j’ai passé une dizaine d’années dans différentes maisons d’édition. Cela m’a permis d’acquérir de solides bases en mise en page et en couleur, ainsi que des compétences avancées dans les logiciels de design.
Lorsque mon jeune frère s’est lancé en solo avec Wildish & Co, il m’a offert une opportunité de six mois pour m’aider à lancer ma carrière de pigiste et à quitter le travail de 9 à 5.
Pendant cette période de pigiste, j’ai loué un bureau chez Pixel Pixel Ltd à Swindon. Bien que j’aie commencé par y travailler comme pigiste, j’ai rapidement commencé à obtenir des contrats clients pour le studio et j’y ai apporté mes précieuses connaissances en matière de conception d’imprimés. J’ai aussi saisi l’occasion d’apprendre la conception de sites Web et d’applications, et en peu de temps, j’ai rejoint l’équipe à temps plein en tant que concepteur.
Après cela, j’ai rejoint ProCook, où je suis maintenant le Lead UX/UI Designer, en me concentrant sur l’amélioration de l’expérience utilisateur de leur site web. J’utilise Affinity pour toutes nos icônes, photos et ressources web, ainsi que Figma.
Qu’est-ce qui t’a attiré vers Affinity la première fois?
J’étais utilisateur d’Adobe depuis de nombreuses années, mais j’ai toujours eu l’impression de devoir me battre avec le logiciel pour qu’il fasse ce que je voulais. Je voulais une alternative. J’ai découvert Affinity pendant sa phase bêta et j’ai été accroché dès la première utilisation. Tout y était parfait.
Quel outil ou quelle fonctionnalité d’Affinity t’aide le plus dans ton travail?
L’outil Plume d’Affinity est tout simplement parfait, mais l’une des premières fonctionnalités qui m’a vraiment accroché, c’est la facilité de masquer des objets les uns dans les autres. Il rend l’ombrage beaucoup plus facile tout en permettant d’ajouter un contour à l’objet masqué. Illustrator peut également le faire, mais pas aussi vite ni aussi facilement. C’est un outil qui rejoint vraiment mon style et qui me permet de travailler beaucoup plus vite sans perdre de temps avec des étapes superflues.
On adore tes illustrations isométriques. Qu’est-ce qui t’a donné envie de travailler dans un style isométrique?
Le travail isométrique m’a toujours fasciné. J’ai collectionné des livres et des magazinessur le pixel art et les illustrations isométriques, et j’ai toujours aimé les univers que les gens créent grâce à eux. Dès que j’ai découvert la fonction de grille isométrique dans Affinity, j’ai plongé tête la première. Quand tu as le pouvoir de construire des mondes entiers, c’est dur d’arrêter!
Combien de temps te demandent des pièces aussi détaillées que Pixel Falls?
Il est difficile de donner un temps précis pour une pièce comme celle-là. Le travail personnel est différent puisqu’il n’y a ni validation finale ni délai de publication, donc j’ai tendance à retoucher sans cesse et à être obsédé par les détails jusqu’à ce que je sois satisfait. Pixel Falls a probablement nécessité environ deux semaines, tandis que les pièces plus petites, comme mon camion de crème glacée, ont pris moins d’un jour.
Comment trouves-tu de nouvelles idées?
Il n’y a pas de recette magique, j’en ai bien peur. J’ai souvent la tête qui fourmille d’idées, influencées par toutes les facettes de ma journée. J’ai toujours une liste mentale de choses que je veux créer qui mijote. Le plus difficile, c’est de trouver le temps de toutes les mettre sur un plan de travail.
Peux-tu décrire ton approche générale de la conception?
Probablement assez complaisante et obsessionnellement ordonnée. Il s’agit peut-être d’une réminiscence de l’époque où je travaillais dans l’édition et où mon directeur de création était obsédé par la précision et les mesures exactes dans les mises en page.
Cet état d’esprit s’est définitivement répercuté sur mon travail isométrique. Lorsque je me plonge dans un travail, je me perds dans le processus et je vérifie souvent chaque ligne et chaque tracé pour m’assurer que tout est aussi net que possible. Il y a une bonne raison à cela : si l’une de mes œuvres est mise à l’échelle, je sais qu’elle sera aussi nette à 100 % qu’à 1 000 %.
As-tu des routines ou des habitudes qui t’aident à rester productif?
Je suis un adepte des listes : je note mes objectifs et je les coche à la fin de la journée. Ça m’aide vraiment à rester organisé et à garder mon esprit sur la bonne voie (sinon, j’ai tendance à m’éparpiller). La musique est un autre outil formidable pour se concentrer. Il n’y a rien de mieux qu’un bon vieux Jungle ou D&B pour me mettre dans le bain.
Quel a été le plus grand défi de ta carrière jusqu’à présent?
Passer de la conception de documents imprimés à la conception de sites Web est probablement le plus grand pas que j’ai fait ces dernières années. La conception de sites Web n’est jamais figée : c’est une évolution constante des règles et des normes de conception. Cela dit, j’ai constaté que ma formation en conception d’imprimés me donne souvent un avantage. La discipline que j’y ai développée m’aide à maintenir mon travail artistique à un niveau élevé.
Y a-t-il un moment de ta carrière qui te semble particulièrement significatif ou mémorable?
Travailler quatre mois pour Dyson à Malmesbury dans le cadre d’un contrat de pigiste a été un moment fort. J’ai été chargé d’illustrer une sélection d’icônes du design britannique, toutes triées sur le volet par James Dyson. Elles ont été illustrées et produites en grand format, puis installées sur les murs d’entrée, dans les laboratoires, les salles de conférence et les espaces de réunion, dans le cadre d’un important programme de réaménagement et d’investissement du siège. C’était assez extraordinaire de passer mes journées à dessiner des voitures et des avions britanniques emblématiques, tandis que les employés étaient occupés à leur « vrai » travail.
Un autre moment de fierté a été de voir une partie de mon travail figurer sur le site d’Affinity. Ayant utilisé Affinity pendant si longtemps et étant si passionné par ce produit, cela signifiait beaucoup.
